Rencontre loin de la ville (pv Haylina)

La journée se termine à l'atelier alors que je range mes outils dans ma servante d'atelier et passe un coup de balai. J'ai toujours détesté travailler dans le bordel et ce n'est pas aujourd'hui que je vais arrêter de ranger mon poste de travail à la fin de la journée. Une fois le merdier rangé, je passe par les vestiaires pour enlever ma tenue de travail, prendre une douche et remettre mes vêtements civils que j'accompagne, comme à mon habitude, de mon cuir des 66ers. CJ travaille ce soir et j'ai bien envie d'aller faire un tour dans les collines pour faire passer le temps. J'en touche d'ailleurs deux mots à mon second.

- Tommy, ça te tente une virée dans la forêt ?
- Ouais, si t'arrives à négocier avec Tina.
- T'en fait pas pour ça.

Je lui tape sur l'épaule en passant à coté de lui et vais voir sa femme au bureau. Elle aussi est en train de ranger avant de partir.

- Tina, j'ai besoin de ton homme ce soir. C'est bon pour toi ?
- J'ai le choix ?
- J'ai vraiment besoin de lui.
- Dis lui de rentrer entier et si possible sans faire trop de bruit.
- Je pense qu'il le sait déjà. Merci.

Je quitte le bureau de Tina et retrouve mon pote qui m'attend à l'entrée des vestiaires.

- On va monter jusqu'au petit restau à burgers sur la 32, on mange là-haut et ensuite on avise, ça te va ?
- Je te suis.

Harry est encore là, comme plusieurs de mes gars, il pourra fermer l'atelier sans problème. Pour l'instant, je compte bien aller m'amuser un peu sur les routes forestières de Black Mountain avec mon vieil ami comme nous avions l'habitude de le faire parfois avant d'arriver à Woodbury. J'appelle juste CJ pour la prévenir que je rentrerais tard et lui souhaite bon courage pour sa garde à l'hôpital. Mon téléphone raccroché, je prends le temps de fumer une clope sur le parking. Mongoose m'attend, garée à coté de Hammer, la Plymouth Satellite de Tommy. Ces deux monstres de puissance brut vont rugir dans les collines bientôt et rien qu'à cette idée, un fin sourire s'affiche sur mes lèvres. Je discute avec Tommy et nous tombons d'accord, il n'est pas question d'une course, juste d'une virée entre pote histoire de se dérouiller et de décrasser la mécanique. Nos clopes terminées, je saute dans le siège baquet de ma Camaro de 69 alors que Tommy en fait autant avec sa Plymouth.

Quelques instants plus tard, nous sommes en direction du nord en évitant le centre ville. Sur les quartiers périphériques, les flics sont moins présents et nous pouvons rouler un peu plus fort sans risquer trop d'emmerdes. Après tout, j'ai un casier vierge dans l'état du Michigan et je tiens à ce qu'il le reste le plus longtemps possible. Mon V8 LS9 ronronne tranquillement tant que je suis en ville mais dès que j'attaque les collines, je met le pied au plancher et le ronronnement se transforme en rugissement sauvage. Tommy ne se laisse pas avoir et déchaine lui aussi son V8 Hemi. Nos deux muscle cars améliorés grimpent à l'assaut de la route forestière sans mal et il est tout juste 19:00 alors que j'entre sur le parking du restau. Au premier regard, je remarque une vieille Chevrolet devant le restau et bifurque pour aller garer Mongoose à coté. Tommy me suis et gare Hammer à coté de ma Camaro.

- Elle est belle cette Chevy, elle doit dater du début des années 60.
- Elle est de 1960, vieux frère. Si c'était une Mopar, t'aurais déjà tout l'historique en tête, hein mon salop ?
- C'est toi le spécialiste des Chevies, pas moi.
- C'est pas pour rien que je ne te demande de l'aide que sur les Mopars.

Le logo des 66ers apparait sur nos voitures et sur nos vestes en cuir, impossible d'ignorer que nous sommes des 66ers de Woodbury Hills. Un mec sort d'ailleurs du restaurant et fait un détour en nous voyant. Il n'a rien à craindre tant qu'il ne roule pas en japonaise et ne cherche pas à faire le malin. Je le regarde un instant s'éloigner et reporte mon attention sur cette vénérable ancienne. Elle est jolie et ferait un excellent cruiser mais pour les courses... c'est une autre paire de manches et elle ne serait pas à son avantage. Tommy se pose contre l'aile de ma Camaro et allume une clope alors que j'examine cette vieille Chevy de 1960.

Je suis arrivée à Woodbury Hills depuis un peu moins d'une semaine, pour le moment j'ai trouvé un job comme serveuse au restaurant Chez Maria ou j'ai fais la rencontre du magnifique métisse Isaac Anderson, un très bon collégue qui n'hésite pas à venir à mon aide en cas de petit pépin... Comme la fois ou j'ai renversé tout un plateau de vaiselle juste à l'entrée de la cuisine. L'autre serveuse s'était stoppée net, regardant les degats avant de partir en pouffant de rire, une vrai garce... J'ai vite compris que j'étais un obstacle entre elle et Isaac alors que pourtant je n'ai tenté aucune approche, juste des échanges amicaux entre collégue. Maleheureusement les filles ne peuvent pas s'empecher d'être méchante entre elles, c'est une guerre perpétuelle pour savoir : qui est la plus belle, qui s'habille le mieux, oh mon dieu elle a un gros bouton sur le nez... Dur dur d'être une fille parfois, on a pas le droit à l'erreur.

Aujourd'hui j'étais que de service le midi, on a le droit à une journée plus une demi journée par semaine en repos. L"aprés-midi je l'ai passé dans un bon bain chaud, j'ai terriblement mal aux pieds à force de faire les cents pas entre la cuisine, la salle, les gens qui sont mécontent, ceux qui en demandent toujours plus... Ca me change du fast food, ou l'on avait besoin que de prendre la commande avant de laisser les clients choisir leur places. Chez Marie, le client arrive devant l'entrée du restaurant, il patiente devant un petit acceuil ou il sera récupéré par l'un/une des serveur(se) pour être placé. Généralement si il n'y a pas trop de monde on leur laisse le choix entre deux tables, on essai de réunir au maximum les clients dans une même zone pour éviter d'avoir à les chercher un peu partout dans le restaurant. Bref j'ai trouvé un vrai boulot de serveuse digne d'un grand restaurant.

Au bout d'une bonne heure dans mon bain, je me decide à sortir, l'eau est devenu tiéde, mon corps se réfroidi de plus en plus, ma peau ne ressemble plus à rien on a l'impression que j'ai pris 40ans en même pas une heure. J'attrape rapidement la serviette qui est accroché sur la barre qui maintient le rideau de douche puis l'enroule autour de mon corps qui tremble de tous ces membres. Je le frictionne pour tenter de me rechauffer puis enfile des vetements chaud avant de partir me jeter dans le lit -pour le moment je vis toujours dans une chambre d'hotel, le temps de trouver un bon petit appartement, avec mes horaires de boulot je n'ai pas vraiment eu le temps d'entamer les recherches-. J'allume la télé puis fini par m'endormir...

Deux petites heures plus tard je commence à doucement ouvrir les yeux, il est presque 18heures, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de ma soirée de libre? Pour l'instant je ne connais personne dans cette ville, et je ne connais pas non plus ou se trouve les endroits sympa a fréquenter ici.. Et si on partait à l'aventure? Tous ce que je sais, c'est que je meurs de faim ! J'enfile ma veste en cuir, attrape mon sac qui se trouve sur un petit meuble puis claque la porte de la chambre en partant avant de rejoindre ma vieille Chevy de 60. Je l'aime beaucoup cette voiture, c'est sentimentale puisqu'elle appartenait à mon père. Je sais qu'elle ne sera jamais la reine des courses mais je ne peux pas m'en separer pourtant j'ai déjà eu quelques offres par des passionner.. Mais hors de question, je préfére patienter, mettre de l'argent de coté afin de pouvoir m'acheter une autre caisse qui elle pourra m'amener a de futur victoire.

Je roule sans savoir réellement ou je me rends, j'enpreinte la périphérique nord ou se trouve apparemment la forêt nationale de Black Mountain. Je ne croise pas beaucoup de monde sur la route, à par quelques petits fous du volant qui s'amusent à accelerer dans les grandes lignes droites. Ca me manque de ne plus pouvoir faire ca... Je roule encore et encore jusqu'a ce que je tombe sur un petit restaurant à burgers, ca me changera des pates du midi. Je gare ma Chevrolet sur le parking, la ferme soigneusement à clés avant de me rendre dans le restaurant:

"Bonjour je vais vous prendre un cheeseburgers avec une bonne portion de frites et une bière s'il vous plait"

Dire qu'il y a quelques années c'était moi qui était derrière la caisse de ce genre de restaurant. Le jeune homme qui se trouve en face de moi ne dit rien et s'excécute. En même pas cinq minutes ma commande est prête. Je récupère mon plateau puis me mets à une place juste a coté de la fenêtre. Je deguste mon burger ainsi que ces frites jusqu'a ce que j'appercois deux mecs à coté de ma Chevrolet.. Je n'aime pas trop ca.. Je ne connais pas encore bien la réputation des gens de cette ville, alors je continue a jeter un oeil prudente. J'enfourne ma dernière bouché, attrape ma bière puis decide de me rendre dehors pour voir ce qu'il se passe. Je m'approche lentement des deux hommes, je remarque un logo sur les voitures ainsi que sur leurs blousons : 66ers ! Ca me dis quelque chose... Ce gang est répendu un peu partout aux Etats Unis, je ne savais pas qu'il y en avait un dans cette ville. Leur réputation conduire uniquement des américaines, ils detestent les japonaises au point de ne pas hésiter à les detruire quand ils en voient une. Hum j'ai de la chance que ma caisse soit une Américaine sinon elle n'aurait sans doute pas fais long feux.

"Bonsoir messieurs" Dis-je une fois que je me trouve à bonne distance d'eux.

"J'ai l'impression qu'elle vous interesse mais on ne s'approche pas de trop près de mon bébé"

Je bois une dernière gorgée de ma bière avant de la jeter dans une poubelle qui se trouve juste à coté de moi. Je n'ai jamais eu confiance a tous ces gangs.. Tous des fou furieux.. Je préfére donc rester sur mes gardes avec ces deux hommes qui tournent autour de ma caisse. Je remarque ensuite la Camaro ou l'un des homme fument paisiblement sa clope, puis la Plymouth de belles voitures certainement faites pour les courses.

"Pas mal vos caisses, ca doit y aller sur les routes" Dis-je tous en m'approchant de ma Chevy.

Je fais le tour de cette vénérable ancêtre en me disant que je m'occuperais bien de son cas à l'atelier. Les caisses comme celle-là ne courent plus les rues de nos jours et, même si ça ne sera jamais un foudre de guerre, je n'arrive pas à me détourner d'une telle voiture. A cette époque, elles avaient toutes une âme, un identité propre au contraire des voitures actuelles qui se ressemblent toutes, victimes du marketing. Malgré le nombre hallucinant de Camaro de première génération sur lesquelles j'ai bossé à la Hot Rod Factory, Coddy's Street Machines ou dans mon propre garage, je n'ai pas l'impression d'avoir travaillé sur la même voiture. A partir d'une voiture des années 60, il est possible de donner sa propre identité à une voiture sans qu'elle ne ressemble à aucune autre sans pour autant la transformer en arbre de noël comme ces connards de ricers avec leurs poubelles à roulettes.

Pour cette vieille Chevy 60, je verrais bien un traitement resto-mod dessus avec un moteur moderne, une suspension améliorée tout en gardant un maximum de chromes pour ne pas dénaturer cette merveille. Un peu de boulot pour avoir une voiture aussi agréable à conduire qu'une voiture moderne tout en ayant en plus la classe. Il faut le dire, une voiture de ce calibre est d'une classe sans égale. Même Mongoose ou Hammer me font l'effet de grosses brutes épaisses à coté. Pour un peu, j'en regretterais mon Impala bubbletop de 1962 avec son 572ci sous le capot et ses suspensions pneumatiques. Elle était capable d'abattre le quart de mile en 13s, pas mal pour une vieille de 50 ans. Alors que je suis toujours en train de me rincer l'oeil sur cette carrosserie typique du début des années 60, une voix féminine nous adresse la parole dans mon dos. Je me retourne et l'espace d'un instant, j'ai l'impression de voir un fantôme.

Vu la tête de Tommy, je ne suis pas le seul à avoir remarqué la ressemblance entre cette jeune femme et Lynn. Celle que j'ai en face de moi pourrait sans mal passer pour sa sœur mais je sais très bien que mon ex-copine et élève était fille unique. N'empêche que la ressemblance est frappante. L'instant de surprise passé, je trouve quelque chose à répondre à la jeune femme sans m'éloigner de sa voiture.

- Salut. Je n'veux aucun mal à ta caisse, bien au contraire.
- Ta Chevy ne risque rien avec Coddy, c'est un des seuls mecs qui a le droit de toucher à Hammer à part moi.

Pour expliquer ses paroles, Tommy montre du doigt sa Plymouth Satellite à coté de ma Camaro.

- J'étais juste en train de me demander ce que pourrait donner cette merveille avec un nouveau châssis et une motorisation moderne. C'est une déformation professionnelle, on bosse sur ce genre de voitures à l'atelier à longueur de journée alors dès que j'en vois une, il faut que je prépare le boulot mentalement.
- Bon, Coddy, on y va ? J'ai la dalle.
- Ouais. Si un jour tu veux faire une beauté à ton bijou, passe nous voir à Coddy's Street Machines à la ZI de Riverdale.

Je cherche dans la poche intérieure de ma veste et tends à cette jeune femme une des cartes de l'atelier. Comme ça elle aura le numéro et l'adresse de mon bouclard.

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