Je sors de l'aéroport avec mon paquetage sur l'épaule et me dirige vers la station de taxis. A l'extérieur, une vague de nostalgie m'envahit alors que je sais que je reviens à la maison. Je monte dans le premier taxi qui arrive et donne l'adresse du vieil immeuble où habite toujours ma mère. C'est là que je vais habiter aussi mais j'ai passé l'age d'habiter chez ma mère alors je vais louer un appartement deux étages plus haut que ce lui qu'elle a acheté avec mon père juste avant ma naissance. Je serais ainsi sur place pour l'aider et pouvoir passer du temps avec elle. Cela risque de nous paraitre étrange à tous les deux. Après tout, je n'ai plus passé davantage qu'une semaine d'affilée à Woodbury Hills depuis 13 ans. Plus d'une décennie à servir mon pays et je reviens à la maison avec 8000$ épargnés et des affaires qui tiennent dans un sac militaire et une cantine qui devrait arriver par transporteur d'ici quelques jours si l'armée se décide.
Lorsque le taxi s'arrête devant l'immeuble, je regarde par la fenêtre quelques instants, comme pour apprivoiser à nouveau ce bâtiment qui semble venir d'un autre age. Je paye ensuite sa course au chauffeur et sors du taxi en trainant mon sac sur la banquette en skaï avant de le charger sur mon épaule. Je reste planté quelques minutes sur le trottoir à regarder autour de moi, je n'avais pas fait attention la dernière fois mais le quartier n'a vraiment plus rien d'agréable avec tous ces tags de gangs qui se chevauchent, les détritus qui jonchent, ça et là, les trottoirs. Pour un peu, je me croirais encore en opération si j'avais une arme sur moi. Alors que j'allais décoller mes semelles du trottoir pour entrer dans l'immeuble, un vieux, assis sur le perron, s'adresse à moi.
Le vieux - Salut mon gars.
- Bonjour.
Le vieux - Tu s'rais pas l'grand à Michelle ?
- Si pourquoi ?
Le vieux - Tu r'ssemble à ton père avec les yeux bleus d'ta mère. Elle s'ra contente de t'voir, elle nous en parle depuis une semaine à la paroisse.
- Il faut que j'y aille. Bonne journée.
Le vieux - Merci mon gars, prend soin d'Michelle, elle le mérite.
J'acquiesce d'un signe de tête et entre en me disant que ma mère doit encore passer ses journées à aider les autres dans le coin. Elle a toujours été comme ça et maintenant qu'elle n'a plus personne à la maison qui dépende d'elle, elle doit passer encore plus de temps à la paroisse. Il vaut mieux que j'évite de parler religion avec elle, je pense. Mon sac sur le dos, je me dirige comme un automate vers la porte de l'appartement en suivant le couloir que j'ai tant parcouru étant gosse. Le carrelage et la peinture des murs sont juste un peu plus usés et il flotte comme une odeur de petite fille qui se néglige mais rien n'a vraiment changé ici. Arrivé devant la porte, j'hésite à frapper ou entrer mais j'hésite tellement que finalement ma mère fini par ouvrir avant que j'ai trouvé quoi faire. La porte s'ouvre sur elle qui affiche un grand sourire avant de me sauter au cou dans le couloir puis de me relacher.
- Bonjour maman.
Maman - C'est bon de te savoir de retour. Entre.
J'entre dans l'appartement et pose mon sac dans l'entrée avant d'aller dans le salon que le fantôme de mon père semble encore hanter. Je suis de retour à la maison.